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(32) 1957-58: 
Ashley Cooper au
creux de la vague
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Hoad passé professionnel, la suprématie australienne ne fut pas remise en question. Avec une régularité étonnante, Hopman continuait de découvrir presque tous les ans de nouveaux jeunes talents qu’il réussissait à amener en quelques années au plus haut niveau. A Sedgman et McGregor avaient succédé Rose et Hartwig puis Rosewall et Hoad. En 1957, Neale Fraser (24 ans), Mal Anderson (23 an) et Ashley Cooper (21 ans) sont prêts à leur tour à s’imposer au plus haut niveau. Du côté des moins de 20 ans, ils étaient plusieurs à s’entraîner dur sous la houlette de « Hop »: Roy Emerson, Fred Stolle, Bob Mark, Bob Hewitt, Rod Laver….

Neale Frase. 

Malcom Anderson, Forest Hills, 1957
  Ashley Cooper, le premier, profita d’une contre performance de Hoad pour remporter son premier titre australien dès janvier 1957. Agé de 21 ans, Cooper était, comparé à ses prédécesseurs Hoad et Roseawall, un joueur moyen. Il pratiquait un jeu de service volée à l’australienne comme tous ses camarades, jeu efficace, mais sans surprise. Il n’avait pas la puissance d’un Hoad ni le toucher de balle d’un Rosewall, mais c’était un joueur régulier et volontaire. Les 5 jeux qu’il réussit à prendre à Hoad pendant la finale de Wimbledon 1957 montraient quand même ses limites. Deux mois plus tard, il est de nouveau battu en finale de Forest Hills pas son compatriote Mal Anderson en trois sets.
On l’aura compris, le talent n’est plus tout à fait au rendez-vous. Mais si l’Australie domine encore, c’est que l’opposition n’est pas à la hauteur. Les européens n’avaient pas trouvé de successeur à Drobny, leurs meilleurs espoirs étant italiens avec Pietrangelli et Sirola, les finalistes du double de Wimbledon en 1956. Côté américain, Barry McKay, Herbert Flam, Ham Richardson et Sam Giammalva étaient trop irréguliers pour espérer inquiéter leurs rivaux australiens.  

La ducchesse du Kent remet le trophée
de Wimbledon à Ashley Cooper

Merwyn Rose, Roland-Garros 1958
En 1958, c’est dans ce contexte un peu morose que Cooper va presque réussir un grand chelem !  Vainqueur de Fraser en Australie et de Anderson à Wimbledon et Forest Hills, il est battu de justesse en demi-finale de Roland-Garros par  le chilien Ayala 9-11, 4-6, 6-4, 6-2, 7-5. Cela ne met pas en péril la domination australienne et c’est finalement Merwyn Rose qui à 28 ans, et plus à l’ancienneté qu’au mérite, remporte à Paris son premier grand titre loin de son pays. Tennis de France ne s’y trompait pas: "Cette année, Merwyn Rose a gagné facilement Roland-Garros. Il est certes un admirable joueur de volée que l'on peut comparer à Marcel Bernard. Mais nous ne devons pas oublier qu'il n'y a pas si longtemps, sa présence en finale ou demi-finale eût paru suspecte..."  Le public ne s'enthousiasme guère pour cette finale, mais gardera longtemps le souvenir de la remontée spectaculaire, dans les premiers tours, de Robert Haillet contre Budge Patty. Mené 5/0 et 40/0 au cinquième set, le français réussit à remonter après d'incroyables sauvetages et en annulant un nombre incalculables de balles de match tout au long du set!
Anderson, Cooper et Rose profitèrent de leurs succès pour signer un contrat professionnel chez Kramer à la fin de l’année. Le fossé avec le tennis amateur continuait à se creuser inexorablement, et le meilleur tennis du monde ne se jouait plus et de loin dans les tournois du grand chelem. Sauf à Wimbledon où la tradition était très forte, les grandes compétitions amateurs attiraient de moins en moins le public. Les grands stades de tennis ne faisaient plus le plein, même pour les finales ! Dans le même temps, la fédération internationale durcissait sa position sur le statut du joueur amateur en limitant d’une façon ridicule les indemnités auxquelless ils avaient droit. C'était encourager les dessous de table et la desertion! On commençait ici ou là à parler de tournois open, mais les chances d’y arriver semblaient s’éloigner un peu plus tous les jours.  

Robert Haillet qui enthousiasma
Roland-Garros en 1958.
Il sera demi-finaliste en 1960.
C’est dans ce climat de guerre de tranchée entre amateurs et professionnels que se préparait le dernier événement tennistique de l’année : la rencontre annuelle de coupe Davis entre les australiens et les courageux challengers américains qui n’étaient pas favoris. Cependant, désespérée par les piètres résultats de ses joueurs en coupe Davis, le capitaine  américaine fit appel à… Jack Kramer pour s'occuper de sonéquipe. C’était signer la paix des braves et redonner un espoir à tous ceux qui souhaitaient la réunification du monde du tennis. Pour Kramer, qui annonçait régulièrement la fin prochaine du tennis amateur, c'était enfin la reconnaissance officielle de son rôle de dirigeant de tennis. Cependant, cette proposition avait pour lui quelque chose d’insolite : il s’agissait de tout faire pour aller faire battre… ses futurs employés ! De plus, vu le niveau des meilleurs joueurs américains, c’était quasiment mission impossible ! 

Kramer hésita quelques temps entre ses intérêts commerciaux et son patriotisme. Il choisit finalement de relever le défi! Il allait à la surprise générale le réussir!
 

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Dernière mise à jour : 10 avril 2010
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Avril 2010. .