Ashley Cooper (Australie, né en 1936)
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Junior moyen il n'avait fait parlé de lui jusqu'aux championnats d'Australie de 1955. Il a 19 ans et il est malmené au premier tour par un certain Lester Flanders. Match apparemment insipide et sans surprise et Cooper a bien vite une balle de match contre lui. Flanders monte au filet et c'est un Cooper résigné qui regarde le smash de son adversaire se perdre largement hors des limites du terrain. C'est le tournant du match et de la carrière de Cooper qui reprend confiance, s'accroche et remporte son premier match important. C'est un joueur transformé, en pleine confiance, qui bat ensuite Mal Anderson, Merwyn Rose. Il ne perd ensuite que de justesse contre Rosewall. Remarqué par Hopman, il se plie alors à la discipline du maître: culture physique, course à pied et travail intensif. L'année suivante, à 20 ans, il est champion d'Australie sur terre battue, battant au passage Hoad et Rosewall. Il est prêt pour sa première tournée en Europe et aux États-Unis. |
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En 1956, lorsqu'il débarque pour la première fois à Roland Garros, il a déjà 20 ans. Il est le leader de l'équipe Australienne: Rosewall n'a pas fait le voyage à Paris, et Hoad, jeune marié, était venu en indépendant, préférant prendre ses distances avec sa fédération. Le public découvre alors un grand brun solidement bâti, doté d'un jeu complet mais sans imagination: Un grand coup droit dévastateur, un service de plomb qui blanchissait les lignes, une volée sèche et efficace. Mais tout cela manquait de rapidité, de régularité et de solidité. Face aux crocodiles de la terre battue, il n'avait pas vraiment de solution quand il n'arrivait pas à imposer son jeu d'attaque. Pour son premier Roland-Garros, il est battu en demi-finale par le suédois Davidson. Associé à Lewis Hoad, il arrive en finale du double où les deux hommes sont battus assez sèchement par une équipe d'authentiques amateurs: l'australien Candy associé à l'américain Perry. |
Le reste de la saison 1956 est en demi-teinte. Le départ de Rosewall chez les professionnels lui permet d'accéder à la place de N°2 australien derrière Lew Hoad. Et c'est enfin le premier grand titre aux championnats d'Australie. Le favori Hoad qui ressentit pour la première fois des douleurs dorsales, est battu par Fraser en demi-finale. La route est libre pour Cooper qui triomphe en 4 sets. Mais à Wimbledon 6 mois plus tard, il montre ses limites en ne prenant que 5 jeux en finale face à Hoad. Une belle démonstration de force et de puissance du blond australien pour une des plus courtes finales de l'histoire. |
Premièr tour à Wimbledon contre l'anglais Owen, 1958 |
Anderson et Cooper Finale Forest Hill, 1958 |
Hoad passé professionnel, Cooper devient N°1 mondial mais rate le coche à Forest Hills. Il est battu en finale par un autre australien, son partenaire de double Mal Anderson qui n'était même pas tête de série. La suite est une série de succès qui restent tout de même impressionnants: Coupe Davis en Décembre et un petit chelem l'année suivante, échouant de justesse à Roland-Garros en perdant en demi-finale contre le chilien Ayala. Une partie qui avait pourtant bien commencé puisque Cooper menait deux sets à rien avant de se faire user par un infatigable renvoyeur: 9/11 4/6 6/4 6/2 7/5! Ses trois autres succès ne souffrent pas de discussion, même si sa victoire à Forest Hills contre Anderson fut longue à se dessiner: 6/2, 3/6, 4/6, 10/8, 8/6. Ashley Cooper était à n'en pas douter un joueur régulier, accrocheur et volontaire. |
Cooper ne sut pourtant jamais vraiment conquérir les faveurs du public, et surtout pas celui de Wimbledon. Il est vrai que sa victoire en quart de finale contre l'anglais Wilson avait été acquise de justesse à la grande déception des spectateurs londoniens: à 5 partout au cinquième set, Wilson avait eu plusieurs balles de break qu'il ne sut pas transformer... La victoire de Cooper en 1958 qui venait après sa terrible piquette de l'année précédente contre Hoad faisait dire à certain que Wimbledon était en train de devenir un tournoi de second rang, ce qui contribua à relancer, en vain, le débat sur le tennis open. Cooper sut néanmoins profiter de ses succès pour signer avantageusement un contrat professionnel. Il quitta les rangs amateurs sans gloire, par une défaite dans le match décisif de coupe Davis contre le péruvien Olmedo |
Débuts professionnels en 1958 pour Cooper et Anderson |
Cooper
resta un dizaine d'années dans les rangs professionnels, mais sans
grands succès. Un tennis-elbow le diminua assez rapidement. Il occupa
longtemps la place de secrétaire de l'association des joueurs professionnels.
On le retrouve inscrit en 1968 à Roland-Garros, encore que sa participation
effective soit difficile à confirmer tant les forfaits étaient
nombreux cette année là. Il gagne son premier tour par W/O
mais est déclaré perdant au tour suivant par le même
score!
Ashley Cooper ne doit pas
être confondu avec son jeune frère John qui n'était
pas maladroit non plus. John Cooper joua plusieurs années à
Wimbledon dans les années 60, et son meilleur résultat fut
un quart de finale en 1967 contre Pilic. L'année du boycott de Wimbledon
en 1973, John Cooper reprit du service en double associé à
Neale Fraser. Les deux anciens, classés tête de série
N°2 arrivèrent jusqu'en finale, battus seulement par Nastase
et Connors.
Ashley Cooper a laissé
le souvenir d'un joueur courageux et travailleur, mais sans talent. Il
sut compenser son manque de facilité en appliquant à la lettre
les consignes et les méthodes de Harry Hopman. C'était un
bourreau de travail qui faisait énormément de préparatiobn
physique, en musculation et en course à pied. Son tennis très
athlétique, fait de services volées, était très
efficace mais n'offrait guère de variétés. Un jeu
qui à l'époque était peu apprécié et
qualifié quelque fois de tennis de robot ! Un tennis d'attaque
que l'on voudrait bien revoir un peu plus souvent aujourd'hui. Plus que
son tennis, c'est sa condition physique et sa solidité mentale qui
ont fait de Ashley Cooper un N°1 australien et mondial.
Voici son palmarès en grand chelem: 4 simples et 4 doubles messieurs. Il a raté le grand
chelem de deux matchs en 1958, battu en demi finale de Roland-Garros en
5 sets par le chilien Ayala.
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Programme de Wimbledon, 1957 avec Ashley Cooper |
Championnats d'Australie | Simple Messieurs(2) | 1957-58 |
Double Messieurs(1) | 1958 Neale Fraser | |
Roland-Garros | Double Messieurs(2) | 1957 Mal Anderson
1958 Neale Fraser |
Wimbledon | Simple Messieurs(1) | 1958 |
Championnats
d'Amérique
Forest Hill |
Simple Messieurs(1) | 1958 |
Double Messieurs(1) | 1957 Neale Fraser | |
Coupe Davis (1) | 1957 |
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