Les héros du grand chelem
"La Divine" Suzanne Lenglen (II)
(Fr.) (1899-1938)
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(I) La biographie
(II) Le style
(III) Les images anciennes pour collectionneurs
(IV) L'album de photos
Quel lien peut-il y avoir entre le tennis et la danse? Aucun, me direz vous et pourtant, la bonne réponse est "Suzanne Lenglen"! En regardant les documents de l’époque, on ne peut être qu’étonné par l’élégance du geste, la légèreté et la souplesse que l’on devine sur les photos. Dans sa jeunesse, Suzanne Lenglen avait étudié la danse, et tout son style de jeu est imprégné de cette discipline. Les contemporains ne s’y sont pas trompés en voyant en elle une « Diva », enchantés non seulement pas ses victoires répétées, mais surtout par le spectacle que donnait à chacune de ses apparitions cette funambule des courts de tennis. D’ailleurs, la première affiche de sa tournée professionnelle retiendra surtout la silhouette d’une danseuse, sorte de petit rat de l’opéra toujours en mouvement avec une parfaite synchronisation de tous ses mouvements…  
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A Wimbledon avec Bunny Ryan

Voyez ces smashs joués avec le genou 
replié sur la poitrine, et même 
quelque fois avec le pied à 
hauteur de la tête !

Ou encore son bras gauche tendu en arrière 
comme si elle finissait ses coups en saluant… 

Photographie J H Lartigue 
©Ministère de la Culture - France / AAJHL 


 

Admirons ces sauts de cabris qui lui 
donnent l’air de survoler le court.
Plus sérieusement, le jeu de Suzanne Lenglen était surtout basé sur la régularité. Toujours en mouvement, elle avait un extraordinaire sens de l’anticipation, toujours bien placée sur les balles et ne commettant jamais de fautes. Elle ne jouait pas spécialement plus vite, ni ne frappait plus fort que les autres joueuses de son époque, son service par en haut était une mise en jeu, mais elle plaçait ses balles exactement où elle voulait, à quelques centimètres des lignes, alternant balles longues et courtes, épuisant ses adversaires en quelques jeux ! Lors du match de Cannes contre Helen Wills, on l’a vu alterner cinq ou six fois de suite amorties et lobs profonds que l’américaine allait chercher par des aller retours incessants jusqu’à finir par commettre la faute…
Son adresse au filet était également remarquable. Elle n’y faisait pas de fautes, et sans jamais frapper, savait placer ses volées qui immanquablement faisaient le point. Sa vitesse de déplacement et sa capacité à sauter très haut la rendait très difficile à lober. Première des joueuses de son époque à smasher tout en bondissant, elle n’avait pas un grand mouvement en lançant sa raquette derrière, comme le feront après elle Helen Wills et Alice Marble. A la volée comme au smash, son geste, commencé par une simple opposition, ne frappait pas la balle mais la plaçait…  

A l'attaque Suzanne !!!
Tout cela en faisait naturellement une excellente joueuse de double, la deuxième de son époque après l’américaine Bunny Ryan avec qui elle s’associa à Wimbledon dès 1919.A elles deux, elles formaient une équipe imbattable qui remporta 6 titres à Wimbledon. Cette brillante et exceptionnelle équipe ne se reforma pas en 1926, quand la fédération française décida d'imposer à Suzanne une partenaire française, Didi Vlasto. Une contrariété de plus à une époque où elle n’était pas à prendre avec des pincettes… Le lendemain de l’incident de Wimbledon, c’est en double dames que Suzanne Lenglen devait jouer et perdre son dernier match amateur contre l’autre reine du double justement, son ancienne partenaire Bunny Ryan associée à Mary Browne.
Associée en mixte à Max Decugis dès 1914 (ils sont champions du monde à Saint-Cloud), ils continuent à jouer avec succès après la guerre. L’équipe française est championne de France et championne olympique en 1920. En 1921, Monsieur Lenglen choisit lui-même le successeur du grand Max, en la personne de Jacques Brugnon, le futur mousquetaire. Papa Lenglen avait du nez! Ils resteront invaincus en championnat de France jusqu’en 1926. A Wimbledon, elle eut comme partenaires les australiens Patterson et O’Harawood, avant de former une paire française avec Jean Borotra. En mixte encore, sa seule rivale était Bunny Ryan avec qui elles se partagèrent le titre alternativement.

Avec Jacques Brugnon à l'entraînement.
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Dernière mise à jour : 10 Octobre 2001
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Mars 2000.