Les héros du grand chelem
Les "Mousquetaires"

(I) Les immortels statufiés 

Si les Mousquetaires méritent un chapitre particulier, c'est qu'ils ont plus que tout autre contribué à la mise en place du grand chelem tel que nous le connaissons encore aujourd'hui. Si Wimbledon et Forest Hills étaient déjà des tournois prestigieux, c'est pour eux que Roland Garros est construit en 1928. C'est pour les défier que les meilleurs tennismen de la planète viennent tous les ans à Paris, c'est pour tenter de reconquérir la Coupe Davis qu'américains et australiens vont prendre l'habitude du voyage en Europe annuel à partir du mois de juin. C'est eux enfin qui effectuent la première tournée en Australie en 1928, tournée qui sera suivie, entre autres, par celles de Vines, de Perry puis de Budge.
Jean Borotra
"Toto" Brugnon
C'est avec leur épopée que se termine la première époque du tennis, celle des amateurs qui pouvaient parcourir le monde et s'entraîner sans trop se soucier des problèmes matériels. Le tennis se démocratise, les fabricants de matériels sont financièrement de plus en plus puissants, la publicité trouve dans le tennis une image forte et les joueurs sont de plus en plus souvent issus de milieux modestes. Forts de leur notoriété, Tilden, Vines puis Cochet, prennent le chemin du professionnalisme, suivis bien vite par Perry et Budge. A partir de 1932, le fossé entre amateurs et professionnels se creuse tous les ans un peu plus et les jeunes joueurs désargentés vont profiter des tournois du grand chelem pour acquérir rapidement une notoriété qu'ils iront bien vite monnayer chez les sponsors et les organisateurs de tournées.
Henri Cochet
René Lacoste
Enfin, si les Mousquetaires ont gardé en France un prestige intact depuis près de soixante-dix ans, c'est parce qu'il n'ont pas eu de successeurs. Curieusement, si leur épopée a suscité d'innombrables vocations, aucun champion français et encore moins aucune équipe digne de ce nom, n'ont depuis cette époque rappelé ces héros voyageurs, dominateurs aussi bien en simple qu'en double, à l'esprit d'équipe si parfaitement soudé. Et ce n'est pas Marcel Bernard, vainqueur surprise en 1946, ni Pierre Darmon, brillant finaliste en 1963 ou encore Yannick Noah, héros d'une saison en 1983, qui auraient pu les faire oublier...

Depuis les Mousquetaires, la France du tennis est orpheline des ses héros,et doit se contenter tous les ans d'honorer leur mémoire avec la grande messe de Roland Garros, tournoi devenu prestigieux entre tous et qui leur doit tout. Depuis 1990, quatre statues de bronze ornent même les allées du stade, rappelant aux visiteurs venus du monde entier que si le stade porte le nom d'un aviateur, c'est bien avant tout à des tennismen qu'il est dédié...


Jean Borotra

"Toto" Brugnon

Henri Cochet

René Lacoste

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Dernière mise à jour : 24 Mai 2000
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Mars 2000.